Project Description

AD LIBITUM

Ad Libitum
— Sculpture photographique en 12 ambrotypes originaux – 25,5 x 20 cm – 2024 & 2025
Réalisée avec Aude Boissaye, Studio CuiCui

 

Janus
Divinité romaine des commencements et des fins, des choix, du passage et des portes. Il est bifrons, à deux visages et représenté avec une face tournée vers le passé, l’autre sur l’avenir. Il est fêté le 1er janvier.

Février
Deuxième mois de l’année grégorienne, le mois le plus court, qui compte vingt-huit jours ou, les années bissextiles, vingt-neuf.

Mars
Equinoxe du Printemps. Terme d’astronomie. Moment où le soleil, passant à l’équateur, rend la durée du jour égale à celle de la nuit dans tous les pays du monde.

Aprilis
« Nous voilà arrivés au quatrième mois où on t’honore particulièrement : tu sais, Vénus, que le poète et le mois sont à toi.» Ovide, Les Fastes, Livre 4

Maia
Maia est une déesse romaine de la fertilité et du printemps, elle fait partie des divinités primitives de Rome, assimilée à la Fécondité et à la déesse Terre.

Juin
« Pluie en juin donne belle avoine et chétif foin.» Dicton de Savoie.

Caius Julius Caesar, dit César
Juillet ainsi nommé en l’honneur de l’empereur romain Julius Caesar du grec ἴουλος, crépu, frisé, laineux.

Caius Octavius, dit Augustus
Août ainsi nommé en l’honneur de l’empereur romain Auguste en 8 av. J.-C.

Septembre
Equinoxe d’Automne. Terme d’astronomie. Moment où le soleil, passant à l’équateur, rend la durée de la nuit égale à celle du jour dans tous les pays du monde.

H+1
Le changement d’heure est un système consistant à ajuster l’heure normale du fuseau horaire en ajoutant une heure. Le dernier dimanche d’octobre est celui du passage à l’heure d’hiver.

Brumaire
Brumaire est le 2e mois du calendrier républicain français correspondant à la période du 22 octobre au 20 novembre du calendrier grégorien. Étymologie : il tire son nom des brouillards et des brumes basses.

Ad Libitum
« Chacun de nous a dans le cœur un calendrier particulier d’après lequel il mesure le temps ; il y a des minutes qui sont des années, des jours qui marquent comme des siècles.» Flaubert, Correspondance, 1846.

Ad Libitum est un calendrier perpétuel singulier en douze sculptures qui représentent les douze mois de l’année. Pour chacune d’elles, je m’inspire de mythologie, science, astronomie ou histoire, en nouant des composants horlogers extraits de leur système, le long de fils suspendus, libres de leurs mouvements. Chaque composition est réalisée selon une trame stricte de 7, 12, 24, 52, 60 ou 365, les cycles de temps universel.

A contrario des autres calendriers perpétuels, je tisse avec Ad Libitum une tout autre toile faite de multiplicité interne comme l’a énoncée Bergson. Le temps ne s’y trouve ni quantifiable ni mesurable, mais vogue vers d’autres perspectives échappant à tout contrôle, jouant du hasard et de l’imprévu : les heures dyschroniques défient leur nouvel espace, l’océan infini des secondes se laisse aller au plaisir de l’inattendu, certains instants deviennent lumineux, recréant le phénomène merveilleux du Thaumaston célébré par Aristote en son temps, dénommé aussi Poétique de la surprise par les Surréalistes.

Ad Libitum est sculpture, photographie, vidéo, journal et exposition. Il explore le temps des possibles et propose une tout autre perception de la mécanique du temps. Il est une invitation au voyage, un mouvement en renouvellement permanent qui vibre au rythme du Maintenant, faisant écho à l’invitation de Tinguely : « Laissez tomber heures secondes minutes. SOYEZ DANS LE TEMPS – STATIQUE, STATIQUES – AVEC LE MOUVEMENT […] Soyez libres, vivez ! »

Le douzième tableau de la série, correspondant à « Décembre », est une sculpture photographique dont les ambrotypes au collodion humide —procédé photographique argentique sur plaque de verre, nom tiré du grec ancien ἀνβροτός, « immortel » et τύπος, « impression »— sont réalisés par Aude Boissaye : « Prendre le temps, c’est en mesurer toute l’épaisseur, le grain et la texture. En retrouvant les gestes, les matériaux et les outils des premiers alchimistes photographes du XIXe siècle, nous vous proposons de revenir à l’essentiel : la lumière d’un instant et l’éternité de l’argent ».